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2023 AUTUMN

Les grands marchés traditionnels coréens

Dans la Corée florissante de la fin du XVIIe siècle, de nombreux marchés font leur apparition, tout d’abord de manière ponctuelle, puis en se tenant plus régulièrement avec la modernisation du pays. Ces lieux ont conservé jusqu’à nos jours les aspects qui font leur particularité, qu’il s’agisse de petits étals bordant les ruelles ou d’immenses marchés couverts prenant place dans des immeubles. Partons à la découverte des plus célèbres du pays.
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Premier marché coréen pour le commerce de gros des fruits de mer, le marché de Jagalchi propose également ses spécialités culinaires, dont celle, particulièrement réputée, de la marinade de ggomjangeo, c’est-à-dire de myxine, assaisonnée de sauce piquante et grillé. Le succès rencontré par ce plat est tel qu’il se vend désormais sur tous les stands de nourriture de rue coréens dits pojangmacha.
© Office national du tourisme de Corée


Si l’origine des marchés coréens n’est pas connue avec certitude, un traité d’histoire de 1145 intitulé Samguk sagi, c’est-à-dire «Histoire des Trois Royaumes», fait état de la création d’un marché permanent à Gyeongju, alors capitale du royaume de Silla, à la demande de son vingt-et-unième monarque nommé Soji (r. 479-500).

Ceux qui s’y ajoutèrent portaient alors différentes appellations en fonction du lieu où ils se situaient ou de l’office gouvernemental du district concerné. Dans une économie autosuffisante et dominée par l’agriculture, la faible demande de produits manufacturés limitait leur durée à cinq jours au cours desquels les acheteurs pouvaient s’approvisionner en articles et matières premières très variés, aucune autre contrainte ne pesant sur leur commerce. À côté de ces lieux, il existait aussi des marchés spécialisés dans certaines marchandises telles que le bétail, les céréales, le bois de chauffage ou les simples, à l’image de celui de Yangnyeongsi qui se tient aujourd’hui encore à Daegu depuis 1658 et se consacre exclusivement à la vente de ces plantes médicinales, ainsi que d’autres remèdes traditionnels.

Dans les premières années du royaume de Joseon (1392-1910), le gouvernement adopta certaines mesures qui visaient à restreindre les échanges commerciaux et provoquèrent ce faisant la disparition de nombreux marchés. Au XVIIe siècle, l’essor du commerce et de l’industrie conjugué à la mise en circulation du Sangpyeong Tongbo, une monnaie utilisée de 1678 à 1894, créa des conditions favorables à la prospérité des marchés. À l’aube du XIXe siècle, plus d’un millier de ces commerces furent répertoriés par Seo Yu-gu (1764-1845), cet érudit du mouvement de réforme sociale confucéen Silhak, dans sa volumineuse encyclopédie intitulée Imwongyeongjeji, c’est-à-dire «Essai sur la vie rurale et l’économie».

En entreprenant sa modernisation, la Corée allait voir la présence quotidienne de ces marchés permanents s’étendre à tout le pays, qui en comptera pas moins de 700 à la fin des années 1970, époque marquée par une croissance économique rapide et une progression du pouvoir d’achat des ménages. L’année passée, leur nombre, augmenté de celui des marchés de cinq jours, avoisinait 1400 selon les chiffres rendus publics par le Service des petits commerces et marchés dans un rapport intitulé L’état des marchés traditionnels à l’échelle nationale.

Face à la concurrence des hypermarchés et du cybercommerce, ces marchés traditionnels ont toutefois connu une baisse d’activité qui les a incités à moderniser leurs installations et leurs pratiques pour être plus compétitifs.

Le marché de Namdaemun

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Les ustensiles de cuisine font partie des 1 700 articles différents que commercialisent les quelque dix mille magasins du marché de Namdaemun. Situé au cœur de la capitale, ce marché apparu au XVe siècle s’étend aujourd’hui sur plusieurs pâtés de maisons et attire en moyenne 300 000 personnes par jour.
© Organisation du tourisme de Séoul

C’est à Séoul, au cœur du quartier de Namchang-dong, que se trouve le plus grand, le plus fréquenté et le mieux approvisionné en marchandises des marchés traditionnels coréens. Connu sous le nom de Namdaemun, ce labyrinthe de rues piétonnes interdites à la circulation automobile figure parmi les lieux touristiques incontournables où se pressent les visiteurs étrangers curieux de couleur locale.

Créé au début du XVe siècle et placé à l’origine sous l’autorité de l’État, il connut deux siècles plus tard une considérable expansion en devenant le carrefour du commerce des produits en provenance de tout le pays et, dans les derniers temps du royaume de Joseon, il fit partie des trois principaux marchés de la capitale alors appelée Hanyang.

Dans les années 1950, notamment après la guerre de Corée, puis suite à plusieurs incendies, de vastes chantiers de reconstruction y furent entrepris. Le marché de Namdaemun, tel qu’il se présente aujourd’hui, assure la vente d’une grande quantité de produits allant des ustensiles de cuisine à de délicieuses spécialités culinaires, en passant par des objets d’artisanat, des souvenirs et des articles ménagers. Toute une partie y est spécialisée dans l’habillement pour enfants et le visiteur y découvre avec étonnement un univers fascinant. Il pourra aussi s’accorder une pause gourmande et nourrissante dans l’un de ses innombrables cafés et restaurants, ou encore à l’un des étals tout aussi nombreux de ses rues.

Le marché de Dongdaemun

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Dans les années 1990, la création, au sein du marché de Dongdaemun, de grands centres commerciaux tels que Doota Mall ou Migliore a permis à celui-ci de se moderniser et, en 2002, une zone touristique spéciale allait y être créée par le ministère de la Culture, des Sports et du Tourisme coréen. La fréquentation quotidienne de ce lieu d’un grand dynamisme est estimée à un million de personnes, qu’il s’agisse d’acheteurs, de gourmets ou de visiteurs en quête de divertissement.
© Shutterstock

Autrefois modeste ensemble d’étals situé dans le quartier éponyme de la capitale, le marché de Dongdaemun a subi une véritable mutation qui en a fait le plus grand quartier de commerce de gros et de détail de toute la Corée, puisqu’il abrite désormais pas moins de trente et un centre commerciaux auxquels s’ajoutent minuscules boutiques et ateliers de confection par dizaines de milliers.

D’une superficie totale de 58,6 hectares, ce marché, dit à l’origine «de Baeogae», fut florissant au XVIIIe siècle, où les marchands venaient y écouler leur importante production maraîchère sans être inscrits sur son registre. Pendant la guerre de Corée, les réfugiés qui s’y rassemblaient se livrèrent à un commerce improvisé de vêtements qui leur étaient fournis dans le cadre de l’aide de guerre et qu’ils transformaient habilement avant de les mettre en vente.

Au début des années 1960, la création du marché de tissus et d’habillement de Pyeonghwa allait représenter une importante évolution qui aboutirait dix ans plus tard à l’apparition du grand marché de Dongdaemun et de sa large gamme d’étoffes, d’accessoires de mode et d’articles ménagers destinés aux jeunes couples s’apprêtant à se mettre en ménage. L’année 2002 marquera une nouvelle étape de l’histoire du marché avec l’aménagement de sa zone touristique spéciale, dite Dongdaemun Fashion Town, qui confère désormais à celui-ci l’envergure d’un carrefour de la mode où se côtoient harmonieusement marchés traditionnels et centres commerciaux ultra-modernes.

 



Le marché aux puces de Dongmyo

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A cœur du quartier commerçant qui a vu le jour dans les années 1980 sur le marché aux puces de Dongmyo, les acheteurs se voient proposer des articles très variés tels que vêtements d’occasion, antiquités, meubles usagés et livres anciens. Sur cette photo de l’un de ses magasins de jouets, quantité de figurines et jeux datant de plusieurs décennies composent un éventaire qui attire les jeunes amateurs d’objets rétro.
© Organisation du tourisme de Séoul

Situé au cœur de la capitale, le sanctuaire de Donggwanwangmyo honore la mémoire de l’illustre général Guan Yu, qui joua un rôle décisif dans l’avènement de la période des Trois Royaumes de Chine. Plus connu sous le nom de Dongmyo, cet édifice dont la construction s’acheva en 1601 allait voir se former un marché non loin de là.

C’est plus précisément un marché aux puces qui y vit le jour dans les années 1980 et devint rapidement le repère incontournable du commerce d’occasion pour les vêtements, chaussures, sacs à main, instruments de musique, montres et articles ménagers de marque. Au début des années 2000, le chantier de réhabilitation du ruisseau dit Cheonggyecheon allait chasser du quartier environnant de Hwanghak-dong les marchands qui se consacraient à cette vente et les inciter à s’établir à proximité de Dongmyo, dont la réputation allait ainsi se confirmer dans ce secteur d’activité.

Si ce dernier attirait surtout jusqu’ici une clientèle d’un certain âge séduite par ses prix abordables et son parfum d’autrefois, il est aussi fréquenté depuis peu par un public plus jeune aimant chiner pour découvrir les trésors de mode et accessoires rétro qui s’y cachent au milieu d’un bric-à-brac d’objets d’artisanat.

 Le marché de Tongin

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Situé à Séoul, dans le quartier résidentiel de Seochon qui s’étend à l’ouest du palais de Gyeongbok, le marché de Tongin fournit en son genre un excellent exemple du commerce traditionnel coréen, avec ses dizaines d’étals alimentaires et sa myriade d’échoppes. Les jeunes acheteurs y sont particulièrement séduits par un ingénieux moyen de paiement consistant en yeopjeon, ces anciennes pièces de monnaie en laiton dont ils se servent pour régler le prix de boîtes repas qu’ils composent eux-mêmes.
© Office national du tourisme de Corée

Niché dans un quartier résidentiel de la capitale, non loin de l’imposant palais de Gyeongbok, le marché de Tongin est riche d’une longue histoire qui commence au début des années 1940 et verra sa renaissance dans l’après-guerre de Corée grâce à une nouvelle vocation de rassemblement de vendeurs ambulants, puis sa prospérité croissante, l’essor démographique aidant dans cette partie de la ville.

De nos jours, plus qu’à la vente de marchandises en tout genre, c’est à ses étals alimentaires, restaurants et épiceries qu’il doit sa réputation, notamment grâce à l’idée judicieuse que ses marchands ont eue de proposer à leurs clients de composer eux-mêmes leur dosirak, cette boîte à repas de style coréen. À cet effet, ces derniers peuvent s’y munir de pièces de monnaie en laiton, dites yeopjeon, qui rappellent la monnaie en circulation sous le royaume de Joseon et leur servent alors à acheter de petites portions de plats variés aux marchands. La plus prisée de ces préparations est sans conteste le tteokbokki, cette fameuse spécialité coréenne qui se compose de bâtonnets en farine de riz nappés d’une sauce épicée à base d’un concentré de piment fermenté appelé gochujang. Il en existe aussi une variante particulière à Tongin, à savoir le gireum tteokbokki, que l’on fait revenir dans l’huile avant de l’assaisonner avec du piment rouge en poudre ou de la sauce de soja.

 Le marché de Jagalchi

Bordant le front de mer près du cœur historique de Busan, deuxième ville et premier port maritime du pays, le marché de Jagalchi se place en première position du commerce coréen des produits de la mer, avec ses étals débordants de poisson frais, crustacés divers et fruits de mer séchés en tout genre qui s’offrent au regard au milieu des senteurs d’air iodé. Le marché couvert abrite en outre des restaurants qui invitent le promeneur à s’asseoir pour déguster la pêche du jour sous toutes ses formes, c’est-à-dire crue, cuite à la vapeur, mijotée ou grillée.

Si aucune trace écrite ne subsiste de l’époque de sa création, on attribue celle-ci aux débuts d’une pratique par laquelle les pêcheurs qui revenaient de la mer sur leurs fragiles embarcations dressaient des étals improvisés sur la plage pour y écouler leurs prises. La coutume se perpétuant, elle allait se transformer en un commerce à part entière à partir des années 1920, donnant ainsi naissance à un marché permanent dont la création allait être officiellement reconnue en 1972. Son nom de Jagalchi provient du mot coréen «jagal» signifiant «galets», car ceux-ci recouvraient la plage à l’époque où vit le jour ce marché particulièrement animé que nombre de peintres coréens allaient représenter sur leurs tableaux.

 Le marché de Seomun

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Dans le centre de la ville de Daegu située dans le sud-est de la Corée, s’étend le marché de Seomun et ses quelque quatre mille magasins principalement connus pour le commerce de tissus. Il se double depuis peu d’un marché nocturne qui ouvre ses portes le vendredi et le week-end et remporte toujours plus de succès dans le public.
© Mairie d’arrondissement de Jung-gu, Ville de Daegu

Situé à Daegu, une ville de la province du Gyeongsang du Nord, le marché de Seomun témoigne aujourd’hui encore du riche passé commercial qui est celui de cette région, puisque, dans les derniers temps du royaume de Joseon, il faisait partie des marchés les plus importants de toute la péninsule coréenne, aux côtés de ceux de Pyeongyang et de Ganggyeong. S’il possédait à l’origine les dimensions modestes d’un marché de cinq jours, il prit par la suite une ampleur commerciale considérable, sous le nom de marché de Daegu, à la faveur des réformes fiscales et administratives entreprises pendant la seconde moitié du XVIIe siècle. C’est dans les années 1920 qu’il fut démonté et réinstallé à son emplacement actuel, prenant alors le nom de Seomun qui se réfère à la porte ouest des anciennes fortifications de Daegu, laquelle disparut en 1907. Fort de plusieurs siècles d’existence, le marché de Seomun a acquis une solide réputation dans le commerce de tissus divers, en particulier la soie, le chanvre et le coton et, de l’avis de tous, il a joué à ce titre un rôle crucial dans l’essor de l’industrie textile nationale.Ces dernières années, il a su compléter ses attraits de ventes nocturnes qui ont débuté en 2016 et attirent une importante fréquentation. Sur une distance de 350 mètres, plus de quatre-vingts étals de rue proposent leurs délices culinaires et articles divers et variés dans un cadre égayé par des groupes de musique et des spectacles de son et de lumière: autant d’aspects pleins de vie qui allaient inspirer des réalisateurs pour le tournage de la série télévisée What’s Wrong with Secretary Kim (2018) adaptée d’un web-roman éponyme.



Ji Geun-hwaRédactrice à Koreana

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