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2022 SUMMER

Une autre raison de choisir l’hôtel

Les hôtels coréens ne se limitent plus désormais à la fourniture d’hébergement, car ils sont en mesure de proposer à leur clientèle un ensemble de prestations adaptées à son mode de vie, de sorte que certains deviennent la destination de voyages d’un nouveau genre.

Au Geoje Belvedere, un complexe hôtelier situé sur l’île de Geoje, la clientèle se voit proposer une formule de remise en forme qui comporte des séances de yoga face à la mer. Depuis quelques années, l’hôtellerie coréenne s’attache à fournir des lieux propices à une détente absolue permettant de se ressourcer.
© Hanwha Hotels & Resorts

Le magazine Monocle, qui s’adresse plus particulièrement à un public de jeunes urbains disposant de revenus confortables, avait pressenti assez tôt que les voyages mettraient bientôt l’accent sur la découverte et la nouveauté destinées à enrichir l’esprit, ce qui entraînerait aussi un changement de vocation de l’hébergement hôtelier dont ils s’accompagnent souvent, puisque le choix d’un lieu où dormir se pose dès celui d’une destination. Cependant, les clients d’aujourd’hui se montrent plus exigeants encore, car ils attendent davantage que ce simple aspect fonctionnel.

Désormais, ils ne se contentent plus d’activités classiques de tourisme, de shopping ou de divertissement, car leur intérêt s’étend désormais à celles que peut leur proposer leur lieu d’hébergement et c’est pour répondre à ce besoin que les hôtels offrent toute une gamme de prestations qui sont des plus nouvelles dans ce secteur et font parfois d’eux la destination même du voyage.


L’hôtel Vista Walker Hill Seoul vise la nouvelle clientèle de la génération MZ au moyen de forfaits offrant des possibilités qui correspondent à ses goûts, comme ces jeux auxquels les occupants d’une chambre peuvent jouer comme ils le feraient dans une salle de jeux à l’ancienne.
© WALKERHILL HOTELS & RESORTS

Hôtel ou aire de jeux ?
Les hôtels de grand luxe, qui accueillaient jusqu’ici une clientèle fortunée, semblent aujourd’hui servir de terrain de jeux à une autre, plus jeune, qui appartient à la génération dite « MZ », cet acronyme étant issu des termes « Millenniaux » et « Génération Z » désignant les personnes d’âges compris entre vingt et trente ans. Peu enclins à dépenser sans compter pour une occasion donnée, ces nouveaux consommateurs constituent un créneau que ciblent les stratégies de marketing de certains hôtels en leur proposant un ensemble exceptionnel de services correspondant à leurs domaines d’intérêt et à leur mode de vie.

Depuis peu, le luxueux hôtel-boutique Andaz situé à Séoul, dans le fameux arrondissement de Gangnam, propose à ses clients une formule appelée « Love Yourself » qui comporte une séance de photos de portrait réalisées par des professionnels et permet ainsi aux jeunes sujets de la génération MZ de se présenter à leur avantage après des mois d’exercice physique et de régime alimentaire dont ils sont ressortis débordants de santé. On ne saurait toutefois se méprendre sur leur objectif, qui n’est pas d’épater leur entourage, mais de se sentir bien dans leur peau après cette remise en forme. Le forfait correspondant inclut également le prix des repas au restaurant de l’hôtel, ainsi que l’accès à sa piscine et à sa salle de sport.

Situés dans la ville d’Incheon, les hôtels cinq étoiles Paradise Busan et Paradise City offrent quant à eux des formules de vacances à l’hôtel spécialement conçues pour leurs clients en fonction des résultats d’un test de personnalité, dit Myers-Briggs Type Indicator (MBTI), qui consiste à analyser la psychologie des individus pour révéler leurs manières de penser, de voir le monde et de se comporter, lesquelles permettent de les situer dans une catégorie de type « E » ou « I », c’est-à-dire extraverti ou introverti. En Corée, cet outil connaît un tel succès chez les jeunes adultes que certains d’entre eux vont jusqu’à se situer eux-mêmes selon ces critères pour se présenter. Pour autoriser un plus grand choix, ce forfait se décline en deux versions, dites MBTI-E et MBTI-I, la première proposant une grande variété d’activités d’extérieur, tandis que la seconde se centre sur la détente et la gastronomie au sein de l’hôtel.

Pour saluer le grand retour du rétro, les hôtels du groupe Kolon ont organisé, ce printemps, des séjours consacrés à une initiation à la photographie sur film argentique et au développement de pellicules en noir et blanc, deux techniques méconnues de jeunes adultes qui n’ont pratiqué jusqu’ici la photo que sur smartphone ou sur appareil numérique et peuvent ainsi découvrir la bonne vieille photo chère à leurs parents et grands-parents.

Écologie et véganisme occupant toujours plus de place dans les préoccupations de cette génération MZ, dont le mode de consommation se ressent donc de ses points de vue et prises de conscience dans ces domaines. Pour répondre à leurs besoins, certains hôtels s’engagent dans des campagnes de réduction des déchets de plastique qui s’inscrivent dans un tourisme vert très en vogue, tandis que d’autres font figurer des plats et cocktails végétaliens au menu de leurs restaurants.

Un moyen très sain de se ressourcer
En matière de fréquentation hôtelière, les clients d’aujourd’hui ont tendance à rechercher avant tout un lieu où ils puissent goûter à la détente et au repos pour y refaire le plein d’énergie, car la contemplation d’horizons dégagés, d’un feu qui brûle dans une cheminée, de la surface d’un lac ou d’une paisible rivière a le pouvoir de chasser le stress et d’apaiser l’esprit. Cette forme d’oisiveté que désigne l’expression « meong ttaerigi », dont les vocables signifient respectivement « vide » et « aller », a été mal perçue dans un premier temps, car allant à l’encontre d’une morale productiviste. Par la suite, les médecins ont toutefois mis en lumière les vertus thérapeutiques que possèdent de telles pauses, sur le plan mental, dans une vie au rythme trépidant dominée par une perpétuelle concurrence. Elles allaient notamment s’avérer d’une certaine efficacité face aux effets psychologiques néfastes de la pandémie de Covid-19.

Nombre d’hôtels se sont dotés de différents forfaits inspirés de ce concept du « meong ttaerigi » en le déclinant notamment sous forme de « meong de mer », qui permet à leurs clients de s’accorder des moments de détente sur la terrasse de leur chambre. Face à la mer, ils peuvent sentir le souffle frais de la brise et ne rien entendre d’autre que le son du « meong des sons », ce genre de musique relaxant et propice à la méditation par les vibrations des bols chantants sur lesquelles se concentre tout leur esprit. D’autres formules font appel à l’ASMR, ou réponse méridienne sensorielle autonome, ce procédé qui consiste à s’adonner à l’écoute de bruits agréables, doux et répétitifs, ainsi qu’aux « meong des forêts », ces promenades où les marcheurs cheminent sous les arbres en respirant les parfums de la nature.

Dans un registre différent, les nouvelles prestations que proposent les hôtels répondent toujours plus à l’intérêt croissant du public pour l’art, à l’instar de celles du Paradise City situé à proximité de l’aéroport international d’Incheon, qui relèvent de la notion d’« artainment », c’est-à-dire de l’association de l’art avec le divertissement. Cet établissement a en effet entrepris d’exposer des œuvres dues à des artistes de renom, qu’ils soient coréens ou étrangers, mais aussi à de jeunes talents auxquels le Paradise Group apporte son soutien. D’une grande diversité, la collection qu’il présente fournit à elle seule un panorama exhaustif de l’art contemporain et l’une des sculptures de l’artiste japonais Yayoi Kusama a été particulièrement remarquée lors de la cérémonie d’inauguration de cet hôtel, les jeunes clients de la génération MZ y prenant de nombreuses photos pour les poster sur les réseaux sociaux, ce qui n’a fait que rendre les lieux plus célèbres.

Depuis peu, le secteur hôtelier épouse la cause de la protection de l’environnement en s’employant à réduire la production de déchets occasionnée par les séjours à l’hôtel, comme en témoignent ces produits recyclables que l’hôtel JW Marriott Dongdaemun Square de Séoul fournit à ses clients dans le cadre d’un forfait de courte durée.
© JW Marriott Dongdaemun Square Seoul

En prenant place dans le casino de L’hôtel Paradise City, l’œuvre d’installation cinétique Gold Carousel due au couple d’artistes Mioon composé de Choi Moon-seon et Kim Min-seon satisfait la sensibilité artistique d’une clientèle qui manifeste un intérêt toujours plus marqué dans ce domaine.
© PARADISE CITY

L’hôtel L7 HONGDAE de Séoul offre à ses clients toute une discographie sur LP où chacun peut trouver son bonheur, cette particularité lui venant de sa situation dans le quartier de l’Université Hongik où se déroulent constamment concerts d’artistes indépendants et autres manifestations culturelles.
© LOTTE HOTELS & RESORTS

 

Situé sur le front de mer, l’hôtel SOL BEACH SAMCHEOK évoque par ce cadre l’île grecque de Santorin. Ses nombreux transats et ses autres installations invitent la clientèle à une bienfaisante détente qu’ils goûtent sous le soleil en respirant le souffle de la brise marine. Comme lui, les hôtels du littoral coréen s’emploient, par la diversité de leurs prestations, à favoriser un repos physique et moral auquel se prête leur emplacement.
© SONO INTERNATIONAL Co., Ltd.

Quand vient le samedi, face à l’hôtel Playce Camp Jeju, se tient le marché aux puces de Golmok, où les artistes de la région proposent leurs créations aux acheteurs.
© Playce Camp Jeju

La vie locale
De nouvelles formes de découverte en lien avec la population semblent aussi se multiplier, à l’instar de ces circuits de visite que propose la Maison Glad Jeju située sur l’île du même nom et qui permettent de visiter des lieux se trouvant à moins d’une heure de marche de cet hôtel. Dans le but de favoriser les échanges entre clients et insulaires, cet établissement a fait figurer dans ses excursions les endroits les plus connus de l’île comme ses joyaux cachés signalés par les habitants.

En matière gastronomique, le Kolon Hotel de Gyeongju dispose pour sa part d’un forfait destiné à faire revivre les heures de gloire de cette ville, que prit pour capitale le royaume ancien de Silla, en reproduisant la préparation d’un thé spécial et de plats de la cuisine de cour conformément aux recettes qui figurent dans un traité du XIIIe siècle intitulé Samguk yusa, c’est-à-dire « Souvenirs des Trois Royaumes ». À cette occasion, les clients peuvent ainsi découvrir d’autres aspects de l’histoire de la Corée.

Dernièrement, les Coréens ont aussi vu apparaître des hôtels d’un genre particulier, dit « communautaire », qui visent à favoriser les relations entre leur clientèle et les habitants des lieux en intéressant les premiers à l’histoire, à la cuisine et à l’environnement régionaux, tels le Local Stitch de Séoul, le Bonghwangjae de Gongju, cette ville de la province du Chungcheong du Sud, le Village Hotel 18ème de Jeongseon situé dans la province de Gangwon ou le Playce Camp Jeju de Seongsan, une localité du littoral oriental de l’île de Jeju. Outre qu’ils sont pourvus de chambres et d’installations commerciales répondant aux goûts de leurs jeunes clients, ces établissements leur permettent de pratiquer tout un ensemble d’activités de plein air et mettent à leur disposition différents équipements, ainsi qu’à des cours d’art, de yoga et de calligraphie.

Choi Ji-hye chercheuse au Centre des tendances de consommation de l’Université nationale de Séoul

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