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2024 SUMMER

Un bol d’air dans la ville

Dans le quartier de Seongsu-dong, s’étend l’oasis de détente qu’est la Forêt de Séoul, ce parc d’une impressionnante superficie de 115 hectares, premier du pays dont la création a fait appel à la participation de la population et s’inspire ainsi des caractéristiques écologiques et géographiques régionales dans ses quatre zones thématiques.

Située dans le triangle que forment en se rencontrant le Han et l’un de ses affluents, la Forêt de Séoul offre, au cœur de la ville, un havre de paix dont chacun apprécie les écosystèmes bien conservés et les installations culturelles.
© L’institut de Séoul

Située à la confluence du Han et de son affluent le Jungnangcheon, qui prennent respectivement leur source dans l’est et le nord du pays, la Forêt de Séoul épouse la forme d’un triangle dont un côté est légèrement déformé. Au sein de cet espace, les grands arbres qui délimitent son périmètre épargnent au promeneur les nuisances sonores et la pollution engendrées par les artères les plus proches.

Sous le royaume de Joseon (1392-1910), cette partie du domaine royal était réservée aux chasses du Roi, mais, au fil du temps, elle allait subir des transformations pour accueillir successivement un terrain de golf, un hippodrome et un complexe sportif. Quand, dans les années 1990, la Ville de Séoul envisagera le réaménagement du quartier en zone résidentielle et commerciale, elle finira par y renoncer en faveur d’une forêt urbaine, un choix qui visait à remédier au manque de parcs dont souffrait le nord-est de la capitale.

Dès l’année 2003, la municipalité lancera un appel à projets dans le cadre d’un concours et, deux ans plus tard, le mois de juin verra se dérouler l’inauguration de la Forêt de Séoul. Dans l’esprit des édiles, il s’était agi de créer non un parc de quartier comme un autre, mais une forêt urbaine qui participerait de l’image de la capitale, à l’instar de Central Park ou de Hyde Park.

C’est le projet du cabinet Dongsimwon Landscape Design & Construction qui allait être retenu en raison de son idée-force visant à faire de ce lieu non seulement un espace naturel, mais aussi un pôle artistique et culturel. Ce point de vue s’est concrétisé par la réalisation de quatre espaces thématiques différents, à savoir un parc culturel et artistique, une forêt écologique, un parc de découverte et d’apprentissage et un jardin des plantes consacré à la flore des marais, auxquels s’ajoute une zone spécialement aménagée pour permettre d’accéder aux rives du Han.

Arts, culture et loisirs

Pour se rendre à la Forêt de Séoul par le métro, rien de plus simple, puisqu’en empruntant la sortie numéro 4 de la station Seoul Forest, on débouche face à l’Understand Avenue, ce centre commercial qui a la particularité de prendre place dans 116 conteneurs maritimes recyclés. En vis-à-vis, se trouve le Parc polyvalent dit Culture & Art, qui occupe l’ancien emplacement d’un hippodrome dont une statue équestre élevée sur une place rappelle la mémoire. À deux pas de là, la fontaine Splash fournit son eau aux familles qui apprécient de pouvoir se rafraîchir aux moments les plus chauds de la journée, puis le Mirror Lake, peu profond, offre le spectacle apaisant de sa surface où se reflètent les arbres dans un cadre évocateur d’une forêt de montagne.

D’une profondeur d’à peine trois centimètres, le Mirror Lake de la Forêt de Séoul étend ses eaux où se reflètent les métaséquoias qui le bordent.
© L’institut de Séoul

Plus loin, les plantations bien agencées cèdent la place à un paysage plus sauvage et naturel à partir d’une bifurcation qui mène à un vaste espace vert appelé Family Yard. Parcourue de sentiers de randonnée pédestre et ombragée par de grands arbres à feuilles caduques tels qu’érables et métaséquoias, cette étendue de verdure bien fournie offre un espace de liberté où les promeneurs peuvent pique-niquer, lire, écouter de la musique, faire un petit somme ou circuler à vélo. La nuit, ils pourront même regarder des films sur de petits écrans portables. D’importantes manifestations culturelles se déroulent souvent dans l’enceinte du parc, notamment le Festival de Jazz de la Forêt de Séoul ou la Semaine du Bien-être de Séoul qui lui confèrent une vocation de lieu de culture et de loisirs particulièrement appréciée, tandis que les chiens peuvent s’y ébattre en toute liberté.

Situé à l’oblique du Mirror Lake, un vaste et agréable terrain accueille régulièrement des manifestations artistiques et culturelles.
© Yoon Joon-hwan

Un effort de conservation

L’Eco Forest, qui se situe à l’extrémité opposée de l’entrée de la Forêt de Séoul, a été conçue par ses architectes paysagistes dans le but de reproduire aussi fidèlement que possible des paysages sauvages. À cet effet, ils ont porté leur choix sur des essences similaires et ajusté la densité des plantations pour recréer l’épaisse couverture végétale qui boise les environs de Séoul. Du fait de sa grande étendue, rares sont les promeneurs qui l’ont entièrement parcourue, mais tous se sont dits enchantés par ses superbes paysages et y reviennent régulièrement.

L’un des lieux de l’Eco Forest les plus prisés des visiteurs est l’enclos des cerfs tachetés, qui rassemble une douzaine de ces animaux sur une vaste surface. Pour ceux d’entre eux qui souhaitent observer ces herbivores rares de près, une passerelle piétonnière panoramique permet de le faire en se rendant au parc du Hangang voisin et de jouir au passage d’une vue imprenable sur les bois environnants, dont ils constateront le parfait état de conservation.

Au printemps, nombreux sont ceux qui la franchissent, pour admirer le spectacle des cerisiers en fleurs, à partir du pied de la Colline du Vent. Point culminant de la Forêt de Séoul, cette hauteur offre au regard son superbe paysage de roselières épanouies ondulant sous la brise quand arrive l’automne.

À un certain emplacement du jardin des plantes des marais, s’étend le jardin écologique des zones humides, qui a été aménagé dans un ancien réservoir où était recueilli l’excédent d’eau en provenance du Han pendant la saison des pluies. L’été venu, les piliers qui subsistent de la construction d’origine se couvrent de vignes grimpantes avec lesquelles ils composent un tableau pittoresque. Créé sur le pourtour de l’ancien bassin collecteur, le jardin est pourvu de ponts d’observation en bois qui permettent aux visiteurs de découvrir les oiseaux et la flore caractéristiques de la riche biodiversité des zones humides.

Les lieux les plus visités de la Forêt de Séoul comportent aussi un parc de découverte et d’apprentissage aménagé dans une ancienne station d’épuration à des fins éducatives et d’initiation à l’écologie à l’intention des enfants. On y remarque plus particulièrement le Gallery Garden, ce bassin de sédimentation de l’installation d’origine aujourd’hui envahi par les vignes sauvages qui fournissent leur ombre agréable à la saison chaude.

© Ville de Séoul

La participation citoyenne

Si, vus de loin, parcs et forêts donnent l’impression de tous se ressembler, ils se différencient toujours par certaines particularités car, si leur bonne adaptation au tissu urbain et à la culture régionale n’est pas suffisamment prise en compte, leur création peut s’avérer un échec. C’est ce risque que les architectes de la Forêt de Séoul ont su éviter en recourant à une approche d’engagement citoyen à toutes les étapes de sa réalisation, c’est-à-dire de son étude à son aménagement, à sa gestion et à son exploitation, ce qui en fait un modèle du genre en Corée.

Lors de la phase d’étude, la Ville de Séoul a convié les habitants à participer à des ateliers et débats publics destinés à recueillir idées et points de vue. Par la suite, ils ont apporté leur contribution à la réalisation du parc par le biais de dons, mais aussi en plantant des arbres par dizaines de milliers.

Cette démarche participative, qui a présidé à la création de la Forêt de Séoul, a été mise en œuvre par le Seoul Green Trust, un organisme à but non lucratif créé en 2003 qui a vocation à développer et protéger les espaces verts de la capitale, tout en faisant appel aux initiatives citoyennes. Il avait d’ores et déjà été chargé de piloter de nombreux projets avec le concours de travailleurs bénévoles avant celui de la Forêt de Séoul, dont il a assuré l’organisation de 2016 à 2021, avant que la municipalité n’en prenne le relais.

De l’avis de tous, le Seoul Green Trust a, sans conteste, œuvré à une gestion de la Forêt de Séoul respectueuse du développement durable et axée sur la participation de la collectivité, ainsi que sur la création d’initiatives adaptées aux besoins des riverains. En 2020, cette action allait lui valoir d’être mis à l’honneur lors des Asian Townscape Awards et récompensé par un prix décerné par l’Asian Habitat Society.

Les effets positifs de la réalisation de la Forêt de Séoul dépassent ses frontières physiques, puisqu’elle contribue au vivre ensemble jusque dans les quartiers avoisinants, tout en tirant parti de la géographie locale pour satisfaire ses visiteurs, ce qui fournit une excellente illustration des bienfaits de l’engagement citoyen pour la rénovation des centres urbains

Kim Mo A Journaliste à Landscape Architecture Korea

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