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2022 SUMMER

Un point de vue éclairé sur notre monde

La chargée de promotion hôtelière Han Lee-kyung, qui se situe résolument à l’avant-garde des dernières tendances du secteur de l’hôtellerie coréenne, livre ses réflexions sur son évolution actuelle.

La chargée de promotion hôtelière Han Lee-kyung, qui assure la direction générale de la société de conseil Polaris Advisor, centre sa gestion sur le principe très actuel de l’« économie de la découverte ».

En transformant les manières de faire du tourisme, la pandémie de Covid-19 a marqué un véritable tournant dans l’industrie hôtelière coréenne, car les restrictions qu’elle a imposées dans les voyages à l’étranger ont favorisé une explosion des petites excursions sur le territoire et une saturation des installations hôtelières qui empêche le plus souvent d’effectuer une réservation, les hôteliers s’employant au contraire à encourager cette tendance et à en tirer le meilleur parti.

Han Lee-kyung est à même de formuler un avis pertinent sur la question dans la mesure où, pendant ces vingt dernières années, elle a participé à la création d’une quarantaine d’hôtels et centres de villégiature aux quatre coins du monde, notamment aux Etats-Unis, en Europe, aux Émirats arabes unis, en Malaisie, en Chine et au Japon. Elle dirige aujourd’hui la société de conseil pour les affaires et de conseil de gestion Polaris Advisor, qui travaille aux nouvelles implantations du Groupe Marriott en Corée.

C’est à Séoul, dans la maison WonAngARi située dans le quartier de Cheonyeon-dong, que nous retrouvons cette professionnelle au savoir-faire reconnu dans les secteurs du bâtiment, de la gestion immobilière et de l’hôtellerie. Construits en 1960 pour abriter une auberge du nom de WonAng, ce local d’une superficie de quarante mètres carrés a été rénovés il y a trois ans sous la supervision de Han Lee-kyung et transformé en un espace culturel polyvalent.


De quelle réalisation êtes-vous la plus satisfaite ?
Dans le cadre de la promotion hôtelière, j’ai eu le plaisir de participer à la réalisation du premier centre de bien-être holistique chinois, qui porte le nom de SANGHA Retreat by Octave et s’étend sur plus de dix-huit hectares. Afin d’en limiter l’impact sur l’environnement, nous avons eu recours à des matériaux recyclables et nous sommes abstenus d’employer le marbre en raison des dégâts dus à l’exploitation minière. Chaque fois que nous l’avons pu, nous avons laissé le bois apparent au lieu de le peindre ou de le cirer.

À Shanghaï, le centre de bien-être urbain nommé THE LIVING ROOM by Octave, que j’ai également contribué à créer repose un peu sur le même principe. Quand ce type de projets a vu le jour, beaucoup se sont demandé ce qu’ils avaient à voir avec le bien-être, puis ils ont été pris pour modèle et la presse s’y est intéressée, notamment le magazine Forbes, pour notre plus grande satisfaction.

Quelle a été votre réalisation la plus importante en Corée ?
À mes yeux, c’est l’hôtel Marriott Fairfield de Busan, qui se trouve sur la plage de Songdo. Dans un premier temps, nous nous sommes tous beaucoup inquiétés, car il a ouvert en pleine période de pandémie, mais, par la suite, les affaires ont redémarré et le projet s’est donc avéré réussi. C’est un lieu à l’hygiène irréprochable et à l’atmosphère raffinée, dont les chambres offrent toutes une vue sur la mer, mais qui n’en est pas moins assez abordable. Dans la catégorie des établissements de luxe, je citerai le Josun Palace de Gang-nam, à Séoul, où les occupants des étages supérieurs découvrent un superbe panorama.

Qu’est-ce qui fait la particularité des hôtels coréens ?
Les installations ont certes leur importance dans tout établissement hôtelier, mais la présence de personnel spécialisé joue un rôle capital. Les gens qui travaillent dans les hôtels coréens ne se limitent pas au strict respect du règlement, sans pour autant se montrer obséquieux. Ils se comportent donc d’une manière plutôt agréable, mais toujours avec tact. En outre, nombre d’entre eux maîtrisent bien l’anglais, ce qui facilite le séjour des voyageurs étrangers par comparaison avec d’autres pays d’Asie.

Fleuron de la prestigieuse enseigne Josun Hotels and Resorts, l’hôtel Josun Palace figure dans la liste dite « Hot List 2022 » que publie le magazine de voyage mondialement connu Condé Nast au sujet des nouveautés du secteur hôtelier. Le fameux quartier de Gangnam y est visible de la piscine.
© JOSUN HOTELS & RESORTS Co.

Pourquoi l’emplacement d’un hôtel compte-t-il tout particulièrement ?
Si la Corée s’étend sur une faible surface, sa topographie est particulièrement variée et comporte des paysages accidentés à couper le souffle, comme dans la province de Gangwon, où se situe l’hôtel Park Roche Resort & Wellness. Dans un tel écrin de nature, ceux qui auront goûté à ses délicieux menus sains et écologiques à base de légumes ne pourront qu’en garder le souvenir.

La province de Jeolla, au contraire, se distingue par une alliance de reliefs doux et de marais salants que l’on retrouve rarement ailleurs dans le monde. En outre, la ville de Gochang, qui se situe dans le Jeolla du Nord, abrite une concentration de 1 665 dolmens, sachant que la Corée rassemble à elle seule 40 % de tous les monuments de ce type présents dans le monde. En l’an 2000, les alentours du village de Jungnim ont été inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO en raison du nombre important de dolmens qu’ils comptent. Les terres fertiles de cette région ont aussi permis l’essor de l’agriculture et d’une gastronomie renommée notamment pour ses nombreuses spécialités de plats à la vapeur savoureusement assaisonnés qui correspondent bien au besoin de bien-être caractérisant notre époque. Paysages, cuisine et installations hôtelières s’unissent ainsi merveilleusement en Corée.

Comment le secteur hôtelier coréen a-t-il évolué ?
Les hôtels, qui existent depuis l’Antiquité gréco-romaine, se sont longtemps limités à fournir la table et le coucher, mais, avec l’apparition et l’essor des vacances dans les temps modernes, quelques changements allaient s’amorcer dans cette activité, quoique sans grande différence d’un établissement à un autre, dans les grandes chaînes internationales, de sorte qu’à son réveil, les clients ne savaient plus trop où ils venaient de dormir. Ils n’allaient d’ailleurs pas tarder à se lasser de cette monotonie, avec laquelle les hôtels-boutiques ont rompu par la suite en recréant des intérieurs personnalisés répondant à l’individualisme croissant des modes de vie. Aux États-Unis, certains clients iront jusqu’à reproduire à leur domicile la décoration de leur chambre d’hôtel en changeant jusqu’au papier peint. Dans ce domaine, l’accent sera mis désormais sur la dimension de découverte.

Quelles sont les tendances à venir ?
Cette notion économique de découverte a été intégrée par les hôteliers, qui s’y adaptent en plaçant des œuvres d’art des médias dans leurs locaux pour s’adresser à une clientèle férue d’art, par exemple, ou, à l’intention de celle qui recherche certains traitements, en proposant des formules liées à ceux-ci. Aux hôtels d’autrefois et à leurs luxueux décors pavés de marbre et illuminés par des lustres étincelants, a succédé une nouvelle génération d’établissements qui se mettent au diapason du souci actuel de protection de l’environnement, notamment face au réchauffement climatique. Citons ainsi l’hôtel-boutique américain The One Boutique Hotel de New York, dont la décoration intérieure a été conçue pour que ses occupants aient l’impression d’habiter une cabane en bois, puisque les architectes ont fait le choix de laisser toutes les surfaces en bois apparentes, sans jamais les recouvrir d’un papier peint criard. La plupart du temps, on évite aussi aujourd’hui de recouvrir le sol de tapis très ornementés, comme c’était le cas autrefois. La tendance d’ensemble qui paraît donc se dessiner dans ce secteur est à un plus grand respect de l’environnement et à une alliance de simplicité et de confort.

Le hall de l’hôtel Fairfield by Marriott Busan Songdo Beach, qui s’adresse à une clientèle appréciant particulièrement le sérieux et la fonctionnalité. Dans chacune de ses chambres, on y dispose d’un vaste panorama de la plage de Songdo, l’une des plus anciennes stations balnéaires que compte la Corée.
Avec l’aimable autorisation de Han Lee-kyung

Possédez-vous un sixième sens pour deviner les futures tendances ?
Si les hôtels ne disposent pas des énormes fonds nécessaires pour investir dans la création de tendances et s’en tiennent à répondre aux besoins de la clientèle, je pense qu’ils ne devraient pas se limiter à ce dernier rôle, mais assumer aussi le premier. Il conviendrait d’effectuer une veille sur des réseaux sociaux tels qu’Instagram pour mieux cerner les désirs de leurs usagers tout en sachant anticiper le sens dans lequel interviennent les changements et, pour ce faire, il faut impérativement faire travailler sa matière grise. Pour ma part, je lis énormément, que ce soit de la philosophie, de la littérature, de l’histoire, de la fiction, c’est-à-dire un peu de tout, et, après avoir digéré tout cela, je me forge ma propre façon de penser.

La pandémie semble avoir bouleversé les priorités de chacun…
Les gens se souciant toujours plus de leur vie privée et mettant davantage l’accent sur l’hygiène, ils tiennent à passer plus de temps en famille et à éviter tout risque, plutôt que de voir d’autres personnes. C’est pour cette raison que l’implantation des chambres a été modifiée pour qu’elles ne soient plus contiguës. On aseptise même l’air chaud du chauffage et l’air froid de la climatisation au moyen de rayons laser que l’on fait passer à l’intérieur des tuyaux. La baisse de clientèle que les contraintes de distance physique ont entraînée a fatalement conduit à une flambée des prix. La tendance est à la polarisation du secteur entre de luxueux établissements qui le deviennent toujours plus et ceux, plus modestes, qui réduisent davantage leurs prestations, les autres étant appelés à disparaître.

Où conseilleriez-vous de séjourner ?
Je ne recommanderais pas un séjour à l’hôtel, mais dans un hanok, l’une de ces maisons traditionnelles que l’on trouve notamment à Jeonju, dans la province du Jeolla du Nord, et qui ont pour nom Natjam, Mouryub et Saro, par exemple. Leurs gérants sont tous de jeunes diplômés qui sortent de l’université. J’ai eu la surprise de constater que la literie n’y avait rien à envier à celle des hôtels de luxe. On y retrouve cette impression d’ouverture sur l’extérieur et de confort douillet qui fait le charme du hanok. Ces logements ont su concilier leur caractère traditionnel avec la fourniture d’installations modernes, les personnes qui privilégient l’un ou l’autre de ces aspects ne pouvant donc qu’apprécier d’y séjourner.

Dans la province du Gyeongsang du Sud, je recommanderais aussi le Stanford Hotel & Resort de Tongyeong, où je descends presque chaque année, quand je me rends dans cette ville pour assister à son Festival international de musique. La vue splendide que l’on a sur la mer de la véranda de la chambre fait oublier ses petites imperfections, tout comme on s’y délecte du bruit des vagues et du souffle de la brise marine.

Kwon Ki-bong Ecrivain
Heo Dong-wuk Photographe

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