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2021 SUMMER

Netflix et les K-contenus

Les investissements colossaux qu’a exigés le lancement de Netflix en Corée ont profité tout autant à ses abonnés qu’à l’industrie coréenne du cinéma, mais le fournisseur de films et émissions de télévision en streaming souhaite poursuivre sur sa lancée dès cette année.

Voilà six ans déjà, Netflix faisait irruption dans le secteur coréen du divertissement en occasionnant les bouleversements que l’on sait, mais le géant de la vidéo en streaming entend désormais réaliser une montée en puissance. Si cette nouvelle ne peut que réjouir les abonnés coréens que le géant avait ciblés en premier lieu, celui-ci souhaite aujourd’hui se centrer sur la production de contenus afin de favo¬riser le rayonnement de la culture populaire coréenne que désigne l’ de hallyu, c’est-à-dire la « vague coréenne ».En Asie, Netflix n’est implanté pour l’heure que dans quatre pays qui sont l’Inde, Singapour, le Japon et la Corée, le premier offrant un énorme potentiel de croissance par sa démographie, tandis que Singapour fournit une porte d’entrée vers le monde occidental et que le Japon se consacre à la production de produits d’animation.S’agissant de la Corée, si la taille mo- deste de sa population ne permettait pas d’escompter des gains importants, elle dis¬pose de nombreux professionnels de talent, qu’ils soient acteurs, réalisateurs ou scéna¬ristes, ainsi que d’installations de produc¬tion de qualité et d’un savoir-faire éprouvé : autant d’atouts qui ont amené Netflix à y voir un futur avant-poste de production des plus rentables dès 2016, puis à reconduire ce choix stratégique à plusieurs reprises.

Dans le film Okja, le groupe écologiste ALF (Animal Liberation Front) se donne pour mission de faire toute la lumière sur les manipulations génétiques auxquelles se livre Mirando Corp. pour créer une nouvelle race porcine.

Prénommé Mija, le personnage principal (à droite) n’hésite pas à partir pour New York afin d’y voler au secours de son ami, le cochon géant Okja, et il y rencontrera Nancy Mirando, qui est la pédégère de Mirando Corp.

Une entrée en scène fracassante

Dès son entrée sur le marché, Netflix a fait preuve d’audace en dégageant un budget de cinquante millions de dollars pour produire Okja, cette parabole satirique du réalisateur Bong Joon-ho sur la cupidité du monde des affaires, mais les grands distributeurs n’al¬laient pas lui faire honneur en raison de sa sortie simultanée sur la plateforme de strea¬ming.

Cette oeuvre allait en revanche séduire le public américain grâce à sa diffusion au petit écran sur Netflix et on peut affirmer sans exagération que cette collaboration a ouvert la voie au succès qu’a remporté l’année der¬nière le film Parasite aux quatre Oscars, dont celui du meilleur film. Depuis, nombre de productions coréennes proposées par le diffuseur ont enregistré une belle réussite commerciale, tels Kingdom (2019, 2020), Sweet Home (2020), The School Nurse Files (2020) ou Night in Paradise (2021).

Adaptés des webtoons éponymes, les deux premières ont été ovationnées par le public, notamment la série Kingdom, pre¬mière du genre à être diffusée par Netflix et couverte d’éloges par les téléspectateurs étrangers. Cette histoire de morts-vivants au scénario apocalyptique dû à Kim Eun-hee situe son action au XVIIIe siècle, sous le royaume de Joseon, tout en faisant interve¬nir des éléments de l’histoire et de la culture occidentales aux côtés de ceux de l’Orient. Aux États-Unis, ses inconditionnels sont allés jusqu’à faire l’acquisition d’un gat, ce chapeau traditionnel cylindrique à larges bords que portaient les nobles d’alors.

Quant à Sweet Home, cette autre série d’horreur se déroulant sur fond de fin du monde, au cours du seul mois qui a suivi sa première diffusion fin 2020, elle allait attirer pas moins de 22 millions d’abon¬ nés et se placer ainsi en tête du classement de tous les contenus que propose Netflix. En accumulant les succès, les productions coréennes ont fait exploser les abonnements engrangés par le diffuseur, lequel allait en dénombrer pas moins de 200 millions l’an¬née dernière.

Ainsi, tandis que celui-ci permet aux producteurs de contenus coréens de se faire un nom à l’international, leur succès lui vaut d’attirer toujours plus d’abonnés, un tel partenariat se révélant donc tout aussi bénéfique de part et d’autre en favorisant les échanges de contenus.

Sortie sur Netflix en septembre 2020, The School Nurse Files, cette série fantastique en six épisodes mettant en scène des super-héros, est adaptée d’un roman primé de 2015 intitulé School Nurse Ahn Eun-young et dû à Chung Serang.

La série Kingdom, où le royaume de Joseon est menacé de disparition par une attaque de morts-vivants, figure parmi les plus grands succès diffusés par Netflix dans le genre de l’horreur. Sa troisième saison à venir sera précédée d’un épisode exceptionnel intitulé Kingdom: Ashin of the North et consacré à Ashin, la reine des pirates qui semble exercer son autorité sur les morts-vivants.

Autre récit d’aventures proposé par Netflix sur le thème des « K-zombies », la série All of Us Are Dead situe son action dans un lycée où les élèves sont pris au piège et tentent de s’enfuir avec l’aide des héros. Cette adaptation du webtoon éponyme dû à Joo Dong-geun devrait être disponible d’ici à la fin de l’année.

Également adaptée d’un webtoon qui a pour titre D.P. Dog Days et pour auteur Kim Bo-tong, la série D.P. relate les activités d’un soldat affecté à une unité de l’armée qui recherche les déserteurs et décrit les dilemmes auxquels ceux-ci sont confrontés.

En prenant une femme pour personnage principal d’un film noir, chose rare en Corée, la réalisatrice de la série Night in Paradise est parvenue à trouver un délicat équilibre entre la transmission d’un message et les impératifs du cinéma.

Un engouement mondial

Fenêtre ouverte sur le hallyu, Netflix fait découvrir celui-ci non seulement sur le continent asiatique, où il jouit d’ores et déjà d’une bonne implantation, mais aussi en Europe et aux États-Unis, où rares sont les plates-formes qui proposent des K-conte¬nus, ces productions coréennes.« Netflix offre beaucoup plus de variété que les chaînes de télévision, et, pour la fan de hallyu que je suis, c’est vraiment appré¬ciable », affirme la Philippine Marie Olivia Garcia.

De son côté, Sophie Abdoul, cette jeune femme de vingt-trois ans résidant au Royaume-Uni, consomme musique pop, feuilletons et films coréens depuis l’adoles¬cence. « Grâce à Netflix, j’accède plus faci¬lement à ces K-contenus », estime-t-elle. Et d’ajouter : « Dès que je déprime, je regarde une série coréenne pour me remonter le moral ». Non contente d’adorer la Corée, elle s’emploie à « convertir » famille et amis pour leur faire découvrir la culture de ce pays.

La jeune Chelsea Anosik, une Améri¬caine âgée de dix-huit ans, suit pour sa part toutes sortes de séries télévisées coréennes en fervente adepte qui en regardait déjà avant même que Netflix ne propose ces « K-contenus ». « C’est vraiment une bonne chose que Netflix cherche à attirer les scé¬naristes, réalisateurs et acteurs coréens qui n’ont pu se lancer à la télévision. Certains pensent à tort que la Corée ne produit que des séries à l’eau de rose, mais les « K-dra¬mas » sont beaucoup plus intéressants qu’on ne le croit », explique-t-elle.

Quant à la téléspectatrice indienne Shravika Wanjari, elle s’enthousiasme pour les films et séries de genre coréens depuis qu’elle a vu au cinéma l’histoire de morts vivants Train to Busan (2016). « Bientôt, les « K-dramas » et les bons films de morts vivants seront certainement majoritaires sur Netflix », prédit-elle.

Le boom des investissements

En ces temps de pandémie où les fournis¬seurs de streaming se livrent une concur¬rence sans merci, Netflix souhaite renforcer sa présence en doublant ses investissements dans les contenus coréens. Pour l’année en cours, il a alloué pas moins de 500 millions de dollars à ce poste, ce qui représente unmontant considérable au regard des 700 millions de dollars investis depuis son arri-vée en Corée.

En matière de production, le diffu¬seur a entrepris de consolider sa structure commerciale par la conclusion de parte¬nariats avec deux grands studios situés à Yeoncheon et à Paju, deux villes de la pro¬vince de Gyeonggi. Doté de six plateaux de tournage, l’un, dénommé YCDSMC Studio 139, s’étend sur 9 000 mètres carrés, tan¬dis que le Samsung Studio en possède trois occupant 7 000 mètres carrés.

L’acquisition de tels moyens laisse pré¬sager que 2021 sera un excellent millé¬sime dans le domaine des séries coréennes, notamment en ce qui concerne la future suite de Kingdom, qui aura pour titre King¬dom: Ashin of the North et pour interprète du rôle vedette, la grande actrice coréenne Jun Ji-hyun. Le public est tout aussi impa¬tient de découvrir Move to Heaven, une série mettant en scène des « nettoyeurs de traumatismes » capables de recueillir les récits et émotions de personnes décédées, d’autant que le premier rôle y sera tenu par Lee Je-hoon.

Tout aussi attendue par le public, la série D.P., qui est une adaptation d’un web¬toon portant le même titre, évoque la traque de déserteurs par la police militaire, tan¬dis qu’All of Us Are Dead, dont les héros sont des lycéens défendant leur établisse¬ment, s’inscrit dans la continuité des films de morts-vivants appelés à connaître le succès. Enfin, The Silent Sea se flattera de sa prestigieuse distribution, dans laquelle figurent Gong Yoo, Bae Doo-na et Lee Joon qui incarnent les scientifiques d’une sta¬tion lunaire désaffectée ayant échappé à la désertification croissante de la Terre.

Devant l’essor de la demande, les grands médias audiovisuels, se refusant à abandonner le terrain à Netflix, entre¬prennent à leur tour de proposer leurs propres productions de vidéos à flux continu par le biais de diffuseurs tels que TVING, Seezn et Wavve, qu’ont respecti¬vement créés CJ ENM, KT et SK Telecom pour arriver les premiers dans la course à la fourniture de vidéos coréennes en streaming.

Par ce biais, KT projette de produire, d’ici à 2023, pas moins de cent séries qui disposeront d’un budget de plus de 400 mil¬liards de wons, tandis que Wavve, qu’ont mis sur pied les trois chaînes de télévision terrestres coréennes KBS, SBS et MBC avec le concours de SK Telecom, prévoit d’investir 300 milliards de wons dans la production de contenus au cours des trois prochaines années. De même, le diffuseur TVING, produit d’une alliance entre CJ et JTBC, consentira un investissement de 400 milliards de wons échelonné sur trois ans. Nul doute que les fervents admirateurs du hallyu, qu’ils se trouvent en Corée ou à l’étranger, sauront tirer le meilleur parti de la guerre que se livrent ces géants de la dif¬fusion en continu.

Kang Young-woon Journaliste au Maeil Business Newspaper

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