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2023 WINTER

Du nouveau dans la papeterie traditionnelle

Jadis appelés les « Quatre amis du bureau », les instruments d’écriture et de peinture traditionnels que sont le pinceau, l’encre, le papier et la pierre à encre, ces témoins de l’évolution d’une culture, connaissent aujourd’hui une métamorphose qui en fait des outils d’ personnalisés correspondant aux goûts de chacun.

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© gettyimagesKOREA

Jusqu’à l’avènement du numérique, stylos et crayons jouaient un rôle indispensable au quotidien en Corée comme ailleurs, car la bonne marche des activités était subordonnée à l’efficacité de ces instruments.

Aujourd’hui, leur usage est en constant déclin en raison de celui de l’Internet et du smartphone par plus de 90 % de la population. Aux fonctions de prise de notes, de compilation de listes, d’enregistrement de mémos vocaux et de capture d’images assurées par ces terminaux, s’ajoutent celles du dessin qu’offrent les tablettes en exploitant une large gamme de couleurs et textures.

Face à ces mutations, le secteur de la papeterie subit les turbulences d’un marché en pleine évolution et les magasins traditionnels du secteur se font toujours moins nombreux avec la diffusion de technologies amenant le public, en particulier jeune, à délaisser stylos, crayons et papier auxquels les nouvelles générations préfèrent les produits à bon marché que proposent les chaînes de magasins discount. Toutefois, on ne saurait en conclure à l’anachronisme du secteur traditionnel dans ce domaine, car ses fabrications à l’ancienne constituent un créneau du marché très prisé par une clientèle de fidèles passionnés.

Pour nombre de Coréens, la papeterie traditionnelle fournit un moyen de personnaliser l’écriture en lui conférant un caractère plus authentique et chaleureux. Offrant toute une gamme de couleurs, matières, motifs et possibilités de présentation, de nouveaux instruments d’écriture surpassent aujourd’hui largement ceux de l’informatique pour répondre à la diversité des goûts des consommateurs.


L’intrusion du « digging »

Voilà quelques années que le commerce de détail coréen tire les bénéfices d’une tendance de consommation, dite « digging », qui consiste à encourager chacun à pratiquer des loisirs avec plus d’assiduité et d’enthousiasme qu’il ne le faisait jusqu’alors. Ce phénomène connaît une telle ampleur qu’il en est fait état dans le dernier numéro annuel de la revue Trend Korea, une publication annuelle qui analyse les dernières tendances de consommation et fournit des prévisions sur les évolutions les plus porteuses et incontournables.

Il se traduit aussi par la création de clubs d’utilisateurs de stylos-plume dont le plus important est Penhood, qui rassemble environ 46 000 passionnés de cet accessoire traditionnel, ainsi que d’autres, et en expose régulièrement des spécimens à l’occasion de ses manifestations.

De même que la fabrication traditionnelle de bougies a dû évoluer après l’invention de l’électricité, le secteur de la papeterie sait aussi s’adapter aux progrès de son temps en dotant ses produits de fonctions nouvelles pour renforcer leur attractivité face aux technologies numériques.

À l’intention des amateurs de stylos-plume « diggers », l’enseigne Monami, qui se classe en tête du marché coréen, lançait dernièrement sa gamme « 153 ID 8.15 » à l’occasion des commémorations qui rendent hommage à la résistance coréenne le 15 août, date anniversaire de la Libération du pays. Parmi ses dernières créations, se trouvent aussi des modèles décorés de motifs de fleurs, de pierres de naissance ou de signes du zodiaque. Consciente de l’impératif écologique, cette marque propose également des articles issus du recyclage de bouteilles en plastique usagées, de coques de noix de coco, voire d’objets neufs. Les utilisateurs de crayons à papier, tant gauchers que droitiers, trouveront aussi leur bonheur parmi ses nombreux modèles, quels que soient le poids, la couleur, le bois et la sensation tactile recherchés.

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Le nom composé « dakku » désigne un « journal intime à décorer » qu’apprécient les Coréens de tout âge par la possibilité qu’il offre à chacun de le faire selon ses goûts et domaines d’intérêt au moyen de quelques accessoires simples et abordables.
© Monami

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Monami, l’une des grandes marques de papeterie sud-coréennes, vient d’ouvrir son nouveau point de vente Monami Store Seongsu dans le quartier éponyme de la capitale que beaucoup connaissent pour ses nombreux cafés-entrepôts et boutiques tendance. Les clients peuvent non seulement y acheter des produits papetiers, mais aussi fabriquer leur propre stylo dans un atelier.
© Monami

 

Le « dakku », enfant de la Covid-19

La crise sanitaire a indéniablement eu des répercussions sur le commerce de la papeterie dans la mesure où le confinement encourageait à des activités de création pour occuper son temps libre.

Celle que désigne le mot-valise « dakku », à savoir la décoration de journaux intimes, s’est particulièrement répandue chez les jeunes car elle n’exige aucune habilité ou savoir-faire particuliers, outre qu’elle est peu onéreuse. Il suffit, pour s’y adonner, de se munir de ruban adhésif coloré, d’un bloc-notes et de simples post-it.

Chez les jeunes usagers de smartphones, ce passe-temps un peu rétro évoque peut-être des pratiques auxquelles se livraient leurs aînés quand ils étaient adolescents. Le seul fait de griffonner quelque chose au stylo, de noircir les pages d’un cahier ou d’orner un journal intime de post-it, de ruban adhésif décoratif et de petits morceaux de papier permet de s’évader du quotidien quelques heures durant. Pour la modique somme de 500 à 3 000 wons, soit moins de trois dollars, chacun peut ainsi personnaliser son journal sans difficulté.

 

Des lieux branchés

4_‘작은연필가게 흑심’에서는 지금은 단종된 연필들을 만나볼 수 있다.(사진 이승연) (c)이승연.png

Le magasin Black Heart remet au goût du jour ces crayons à papier dont l’usage était si répandu avant l’invention de l’ordinateur et du smartphone. Il en propose toute une gamme, y compris certains modèles rétro dont la production a cessé, aux côtés de différents objets de collection.
© Lee Seung-yeoun

Situées dans les quartiers de Séoul à la mode de Seongsu, Hongdae, Jongno et Itaewon aux côtés de magasins plus modernes spécialisés dans ce domaine, les papeteries traditionnelles semblent voir s’éloigner la menace de disparition qui pesait sur elles grâce à la nostalgie qu’elles font naître dans le public.

C’est notamment le cas des enseignes Monami, où les jeunes aiment à se retrouver, comme dans celle qui a ouvert l’année dernière dans le quartier de Seongsu-dong en souvenir de l’usine qui y a fabriqué les premiers « Monami 153 », ces fameux stylos à bille coréens créés en 1963. Outre sa grande variété d’articles de papeterie, ce magasin propose un rappel de l’histoire de l’entreprise, une découverte de sa gamme de produits et un atelier de montage des stylos particulièrement apprécié des jeunes visiteurs.

Chacun pourra s’y initier à la personnalisation d’un stylo à bille « DIY 153 » ou d’un marqueur « Plus Pens », tandis que l’atelier « Ink La » permet de s’essayer à la confection de l’encre de son stylo-plume en jouant sur différentes couleurs.

Quant au Black Heart, ce petit magasin de crayons à papier que l’on découvre au détour d’une ruelle du quartier de Yeonnam-dong situé dans l’ouest de Séoul, il fait découvrir à leurs clients l’histoire de ces accessoires à travers leurs modèles anciens, ainsi que de rares spécimens d’objets divers qu’a collectionnés le propriétaire des lieux au fil du temps. Sa clientèle se situe dans divers créneaux d’âge qui font se côtoyer jeunes adultes et quadragénaires, voire quinquagénaires, certains recherchant en particulier des articles d’autrefois pour leur décor d’époque, car ils ne les trouveraient pas ailleurs, leur fabrication ayant cessé voilà bien longtemps.

Respectivement situées dans les quartiers de Seongsu-dong, Hongdae et Jongno, les boutiques Point of Seongsu, Homi Art Shop et Papier Prost attirent aussi les connaisseurs du domaine par leur large gamme d’articles.

Ceux qu’intéresse l’histoire de ces fabrications au point de s’aventurer hors de Séoul satisferont leur curiosité au musée du crayon à papier qui se trouve à Donghae, une ville de la province de Gangwon, où il offre une vue sur la mer de l’Est. À l’instar de son homologue britannique, le Derwent Pencil Museum situé à Keswick, dans le Lake District, cet établissement abrite une impressionnante collection qu’a réunie son propriétaire pendant trente ans et qui se compose de plus de trois mille crayons à papier en provenance de plus de cent pays différents, outre que des vidéos éducatives retracent l’histoire de cet accessoire et décrivent le procédé de fabrication des mines de graphite. Au vu de tant d’initiatives, stylos et crayons semblent bien ne pas être voués à l’oubli.

 



Lee Seung-yeonJournaliste à City Life (Maeil Business Newspaper)

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