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2021 SUMMER

Les réits au féinin, nouvelle vague du septièe art corén

ÀL’UNISSON D’UNE TENDANCE MONDIALE

Les films, webtoons, séries télévisées ou émissions de téléréalité dont les récits portent sur des personnages de femmes font aujourd’hui partie intégrante de la culture populaire coréenne.

Affiche du thriller corén Woman of Fire réliséen 1971 par Kim Ki-young, une oeuvre qui a valu àYoun Yuh-jung de remporter l’anné passé le prix de la meilleure interpréation d’un second rôe féinin àla cééonie des Oscars en incarnant une innocente femme de méage méamorphosé en femme fatale.

Youn Yuh-jung (àgauche) et Jeon Do-yeon dans The Housemaid, le remake qu’a réliséen 2010 Im Sang-soo du film éonyme de 1960 dûàKim Ki-young. Dans son personnage de femme de méage astucieuse travaillant depuis de longues annés pour une famille fortuné, l’actrice allait ravir le prix de la meilleure interpréation d’un second rôe féinin dans de nombreux festivals coréns.

Dans The Taste of Money (2012), Youn Yuh-jung incarne l’éouse du P-DG d’un grand groupe industriel qui éale sa richesse et le pouvoir qu’elle lui confèe afin de séuire des hommes plus jeunes qu’elle. Le film constitue la suite de The Housemaid dûau rélisateur Im Sang-soo.

Dans le film Minari de Lee Isaac Chung sorti en salle l’anné dernièe, le personnage de la grand-mèe bouleverse les idés reçes en jurant, en jouant au jeu de cartes dit hwatu et en regardant des combats de lutte traditionnelle, toutes choses que ne sont pas censés faire de vieilles dames comme elle, pas plus que les mèes de famille, qui doivent soumission àleur mari et esprit de sacrifice àleurs enfants.

Cette grand-mèe pas comme les autres y est incar-né par Youn Yuh-jung, dont l’excellente prestation lui a valu de remporter l’Oscar de la meilleure interpréation d’un second rôe féinin et qui possèe àson actif une filmographie des plus inhabituelles. Contrairement aux autres actrices de sa gééation, le plus souvent héoïes de drames sentimentaux ou personnages d’ingéues, Youn Yuh-jung a toujours jouédes rôes de femmes qui n’héi-taient pas àchoquer pour réliser leurs aspirations.

Tel a ééle cas dè sa premièe apparition sur les érans, oùelle a incarnéla femme fatale de Woman of Fire réliséen 1971 par Kim Ki-young, l’un des pionniers du thriller psychologique corén. Aprè avoir ééviolé par le chef de famille de la maison oùelle est employé comme domestique et s’êre fait avorter, elle cèe àune fureur vengeresse et tue l’auteur de cet acte. Du fait de sa remarquable interpréation de ce rôe, Youn Yuh-jung allait ravir le prix de la meilleure actrice dans plusieurs festivals de cinéa nationaux et internationaux.Dès l’anné suivante, le public la reverra dans un autre thriller de Kim Ki-young intituléInsect Woman et considéécomme la suite du prééent par la reprise des thèes de la jalousie, de l’amour et de la haine. L’actrice entamera en parallèe une carrièe tééisuelle dans le feuilleton historique Jang Huibin (1971-1972), dont elle incarne le personnage principal, une femme àla volontéfarouche qui accèe au statut de concubine royale. S’en-suivra une longue absence motivé par des obligations familiales, puis Youn Yuh-jung fera son retour au cinéa àla fin des annés 1980 dans des rôes de personnages toujours àcontre-courant des normes et stéétypes de la société

Scèe de The Bacchus Lady (2016), de E J-yong, oùYoun Yuh-jung joue le rôe d’une vieille prostitué qui subvient àses besoins en proposant ses services àdes clients tout aussi âé.

Le cinéa commercial
En 2019, la Korean Film Archive allait proposer de s’inter-roger sur ce qui fait la vision traditionnelle de la femme par le biais d’une exposition temporaire qui avait respectivement pour titre et pour sous-titre Century-old History of Korean Film through Female Characters et The Bad Women, the Weird Women, the Dope Women et analysait les images sté-rétypés de la femme. Elle entendait ainsi montrer, comme l’indique ce dernier intitulé que les femmes qui font preuve d’indéendance d’esprit en osant affirmer leur volontéou en exprimant leurs déirs sont mal considéés par la sociééet repréentés de manièe néative àtravers le regard des ré-lisateurs masculins.

Dans les annés 1990, éoque àlaquelle le public com-mençit às’intéesser àla question de la condition féinine, l’irruption d’une nouvelle gééation de rélisatrices et de productrices a commencéàmodifier cette vision grâe àun travail en profondeur rélisésur les scéarios et les person-nages, ceux de femmes éant mis àl’honneur alors qu’ils éaient jusque-làreléué au second plan. Ces nouveaux réits, produits de la culture populaire, allaient êre favora-blement accueillis par la critique et le public dè la sortie des films sur les érans.

Parmi les films de femmes les plus réents qui ont rem-portéun tel succè, figurent notamment Kim Ji-young: né en 1982 (2019), une oeuvre de Kim Do-young adapté du céère roman éonyme de Cho Nam-joo, House of Hum-mingbird (2018), de Kim Bo-ra, qui a conquis le box-of-fice et remporténombre de distinctions dans les plus presti-gieux festivals internationaux, Lucky Chan-sil, de Kim Cho-hee (2019), Moving On, de Yoon Dan-bi (2019), et Voice of Silence, de Hong Eui-jeong (2020).

Aujourd’hui, les films coréns portant sur des per-sonnages de femmes ne se limitent pas àl’éocation des grandes questions du féinisme actuel, mais éendent aussi leur théatique àdes sujets tels que l’esclavage sexuel en temps de guerre, l’action de femmes contre la corruption au sein des entreprises et la lutte héoïue que d’autres mèent contre les féinicides. Àce propos, il convient de noter qu’une telle éolution se produit éalement dans d’autres formes de divertissements.

Diffusé par la chaîe SBS, la séie tééisé Nobody Knows suit une policièe pleine de téacitédans l’enquêe qu’elle mèe pour déouvrir les raisons de la mort d’un jeune garçn qui s’est jetédu haut d’un immeuble.

Les séies tééisés et webtoons
Au petit éran, on a assistévoici quelque temps au passage des feuilletons àthéatique familiale àdes méodrames, puis, dernièement, àdes drames àsuspense, cette tendance éant le reflet d’une éolution d’ensemble des personnages de fiction féinins. Les premiers déeignaient tantô des femmes soumises qui se cantonnaient àoccuper la place impartie dans une organisation sociale traditionnelle de type patriarcal, tantô des « Cendrillons des temps modernes » qui parvenaient às’éever dans la hiéarchie sociale aprè avoir rencontréun homme fortuné

L’anné 2013 allait repréenter un tournant dans ce domaine, notamment par la diffusion sur la chaîe de téé-vision KBS2 de The Queen of Office, dont le personnage principal est une céibataire si doué en tout qu’elle fait le vide autour d’elle. Au lieu d’ambitionner un poste stable àtemps plein comme le font d’ordinaire les femmes dans sa situation, elle opte pour un emploi subalterne àduré déer-miné. L’interpréation de ce rôe allait valoir àla céère actrice Kim Hye-soo de recevoir la plus haute des distinc-tions déernés par KBS. Quant àla séie Strong Girl Bong-soon (2017, JTBC), qui est au nombre des plus regardés sur les chaîes de tééision par câle corénnes, elle narre les exploits d’une jeune garde du corps qui a toujours raison des voyous, tandis que Mr. Sunshine, diffuséen 2018 par tvN, s’intéesse àceux d’une tireuse d’éite travaillant avec la milice anti-japonaise et que Hyena (2020, SBS TV) brosse le portrait d’une avocate animé d’une farouche volontéde réssite.

Nénmoins, on ne saurait en conclure que les oeuvres d’inspiration plus classique ont tout àfait disparu, puisqu’ar-rive notamment en têe des séies àsuccè, toujours sur la tééision par câle, The world of married (2020, JTBC), oùl’infidéitéd’un couple provoque bien des souffrances. De son côé Birthcare Center (2020, tvN) se penche sur les pro-blèes qui peuvent surgir dans la vie sociale d’une femme, tandis que No, Thank You (2020, KakaoTV), qui s’inspire d’un webtoon àsuccè, éoque avec déicatesse les consé-quences néastes du patriarcat et les discriminations que la belle-famille d’une femme exerce àson encontre.

Les réits portant sur des personnages féinins gagnent aussi du terrain dans les webtoons, parmi lesquels figure notamment Jeong-nyeon (2019-2020, Naver Webtoon), consacréàune formation de musique traditionnelle entièe-ment composé de femmes qui s’illustra par son succè dans les annés 1950.

Des réits en pleine éolution
Aprè avoir connu la guerre, la Coré allait entamer une croissance éonomique prodigieuse àlaquelle furent sacri-fié les droits fondamentaux des citoyens et des travailleurs, et ce, jusque dans ces annés 1980 oùles mouvements populaires parvinrent àarra-cher des réormes politiques et éonomiques qui permirent par la suite l’avèement d’une « déocratie au quotidien » àlaquelle aspi-raient notamment ceux et celles qui réla-maient plus d’éalitéentre les sexes.

L’éolution des mentalité et des valeurs qu’entraîèent ces ééements allait aussi se réercuter sur les crétions de la culture populaire, comme en téoigne la part crois-sante accordé par l’industrie du spectacle aux réits de femmes qui, en Coré comme dans d’autres pays du monde, éeillent tou-jours plus l’intéê du public.

Dans la séie tééisé Hyena, une forte rivalitéoppose un prestigieux avocat issu d’une riche famille réuté dans la profession àune jeune et brillante déutante qui recherche àtout prix le succè et la richesse.

La séie tééisé Birthcare Center a conquis les téépectatrices par son éocation réliste du choc que peut provoquer une naissance chez les femmes.

Jung Duk-hyun Critique de culture populaire

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